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© nele gesa

Holz, Traumdepot, Bern, 2015

 

Exposition de Nele Gesa Stürler du 30 mai au 19 juillet 2015.


J'ai grandi à la campagne,non d'abord dans une ville, à l' époque, pour être moderne, les pousse - pousse avait des fenêtres, peut-être que ça c'était le début.

Immergée dès son enfance dans la culture, musique, mime, théâtre, cinéma, littérature, arts plastiques, Nele Gesa Stürler est guidée par ses parents, puis initiée par des Amis.

Jeune adulte elle choisit d'entreprendre des études de scénographie, ce sera à Vienne.

Assistante de son professeur Erich Wonder, elle côtoie Robert Wilson, Luc Bondy pour n'en citer que quelque-uns.

En 2005 elle vient en Suisse en famille, avec ses deux enfants.

Quelques années s'écoulent pendant lesquelles elle s'occupe principalement de ses enfants. Mais bien vite le besoin de créer la reprend. Elle initie un travail en solitaire dans un atelier qu'elle a trouvé dans la campagne vaudoise.

Est-ce que le savoir peut changer le regard ?

Un regard comme les autres, fixé à travers la photographie.

Est-ce que le savoir change le regard ?

Imaginer ce que j’ai vu

La couleur du peintre, pour transposer ce sentiment

La chambre noire pour développer

Cette boîte magique comme l’espace de théâtre

avant que la pièce se joue.

Ralentir la photographie avec le pinceau, la rendre unique,

comme ce que l’on voit avec tendresse.

Nele Gesa Stürler peint sur toile puis imprime les photographies noir/blanc des sujets qu'elle a capté dans son environnement. Rochers, mer, feu, paysage et corps, livre. Le roman peut commencer... En fait l'artiste ne raconte pas, elle présente. Au spectateur de poursuivre selon son propre ressenti.

A partir d'une photographie en noir/blanc et elle cherche la couleur qui transcrit directement l' intensité, la joie d' une expérience. La couleur, comme une essence d' intensité concrète. La photographie noir et blanc s' y mêle, perd son objectivité, gagne l'espace d' une pensée sans mot nécessaire.


Si le point de départ est réaliste, on s'évade très vite. Les arbres dansent au bord de la rivière, le rocher rose ressemble à la peau d'un pachiderme, les cils deviennent brins d'herbe, les paupières monticules à l'instar de Peter Hutchinson artiste du land art. Les cils semblent cousus sur les paupières, on s'évade alors chez Bunuel, les pétales ou plumes déployés à partir d'un centre comme le voile de Marha Graham.


« From the center » où l'intimité du corps:


Pour montrer l’intimité du corps, je m’en suis approchée, comme pour admirer une fleur dans son langage de formes vers l’abstraction.

Une fois sentie la beauté unique de l'être, son estime (ne) peut (que) grandir.

La série des nombrils figure parmi mes travaux les plus critiques et en même temps les plus admiratifs.


Oeil animal, petit pois prêt à s'expulser, ou hurlant du fond d'un mégaphone, le nombril, archaïque, sourd des pofondeurs à sonder. Fanfaron il fait la nique au nombrillisme. La bouche ou plutôt les lèvres nous renvoie peut-être au plissement du grand canyon, au rêve d'un paysage de Man Ray, à l'esquisse d'un sourire de Mona Lisa ou d'un bouddha. Le livre, la lettre, le paquet resteront muets, l'écriture est illisible.

Vues en très gros plan, l'artiste joue sur les distances proches qui font basculer ses images dans un univers onirique.


Rochers, eau, arbres, végétaux, l'artiste se sent très impliquée par la nature à l'instar de ce stage qu'elle a suivi avec François Couplan où elle découvre le lien historique des champignons et son influence sur l'être humain depuis le premier âge de l'humanité.

Les peintures soyeuses invitent au toucher. Ni floues, ni nettes les images, nous incitent à adapter notre regard. A l'instar d'un filtre, une lumière particulière diffuse une atmosphère irréelle. La couleur qui ne correspond pas à la coloration naturelle, est celle qui exprime au plus près la nature du sujet.


Enigmes, intrigues sous-jacentes, non-dits, réminiscences, des images pas aussi simples qu'on les imagine au premier coup d'oeil. Attentive aux sources cachées de la vie, à ses forces profondes, Nele Gesa Stürler réactive en nous des zones oubliées, voir inconnues.

Exposition du 30 mai au 19 juillet galerie Numaga, 4 rue de l'Etang, 2013 Colombier numaga@bluewin.ch